Le Trivers, forme fixe de poème inventée par Guy Foulon, se compose de 3 quatrains :
- Khris Anthelme a écrit:
- « Le trivers », Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique « Megalesia 2016 » [En ligne], mis en ligne le 13 avril 2016. Url : http://www.pandesmuses.fr/2016/04/le-trivers.html
Le 1er quatrain est en rimes masculines alternées, le 1er et le 3e vers rimant ensemble ;
Le 2e quatrain est en rimes féminines alternées, le 1er et le 3e vers rimant ensemble ;
Le 3e quatrain est en rimes féminines et masculines alternées sans ordre imposé, le 1er et le 3e vers rimant ensemble.
Les mètres préconisés sont l'alexandrin et l'octosyllabe, avec une préférence pour ce dernier, contenant une césure de rigueur.
Son schéma est ABAB-CDCD-EFEF avec rimes mmmmffffmfmf (où « f » est une rime féminine et « m » une rime masculine).
I - Le Trivers simple
L’éternité
Ce n’est qu’une pendule au refrain incessant, = alexandrin de rime masculine
Chu d’un éclat sinistre au décor des tombeaux, = alexandrin de rime masculine
Répétant ces deux mots sans cesse vous stressant ; = alexandrin de rime masculine
« Jamais, toujours », « Toujours, jamais », glaçant les os. = alexandrin de rime masculine
Il arrive parfois qu’une ombre exige l’heure, = alexandrin de rime féminine
Alors, une autre voix lui répond des ténèbres, = alexandrin de rime féminine
« Éternité, c’est bien ici qu’elle demeure », = alexandrin de rime féminine
Et l’âme se rendort au son des chants funèbres. = alexandrin de rime féminine
Dans cette nuit lugubre et sourde aux geignements, = alexandrin de rime masculine
L’on entend des soupirs et des douleurs lointaines, = alexandrin de rime féminine
Des agitations, des retentissements = alexandrin de rime masculine
Qui s’élèvent encore au-dessus de nos plaines. = alexandrin de rime féminine
II - Le Trivers double
Fleur
Aussitôt qu’un printemps emporte l’horizon = alexandrin de rime masculine
Je pressens, j’entrevois que ce bel univers = alexandrin de rime masculine
De vermeil couronné, comme un diapason, = alexandrin de rime masculine
S’éveille de son rêve à m’exciter le vers = alexandrin de rime masculine
Pour grandir cet instant. Comme une récompense = alexandrin de rime féminine
Délivrant le berceau d’un hiver bien trop dense, = alexandrin de rime féminine
Chérissant ses trésors féconds en redondance. = alexandrin de rime féminine
Alors, tout sème au vent et jouit de naissance. = alexandrin de rime féminine
Tenace sur les temps, de ceux des plus éloignés, = alexandrin de rime masculine
Tant une fleur égraine un vent de poésie. = alexandrin de rime féminine
Des aèdes nombreux s’en sont toujours soignés, = alexandrin de rime masculine
Dame nature est leur ; sublime esthésie ! = alexandrin de rime féminine
À la femme amoureuse mon for la comparant, = alexandrin de rime masculine
Demeure l’éternel aspect à se plier = alexandrin de rime masculine
D’un battement de cil, l’image analysant = alexandrin de rime masculine
Comme émérite aisance, elle est amour fruitier. = alexandrin de rime masculine
Souvent belle du jour, la nuit jamais ingrate, = alexandrin de rime féminine
Rien n’est plus gracieux, poétique elle épate = alexandrin de rime féminine
Pour dire au papillon, « Mon pastel s’acclimate, = alexandrin de rime féminine
Viens, tu peux te poser, ton aile est délicate ; = alexandrin de rime féminine
Sens, mon calice encore est tiède d’un baiser = alexandrin de rime masculine
Matinal du soleil ». Fragile nourricière, = alexandrin de rime féminine
Pour l’homme elle est espoir, jusqu’à mieux l’apaiser = alexandrin de rime masculine
Las d’avoir guerroyé, parfumant sa prière. = alexandrin de rime féminine
Il est ainsi possible de composer une pièce poétique avec autant de Trivers que l’on veut !